Page:Kropotkine - La Conquête du pain.djvu/259

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plus, au collectivisme — l’un et l’autre n’étant que des formes diverses de salariat.

En effet, quand on considère les besoins de l’individu et de la société et les moyens auxquels l’homme a eu recours pour les satisfaire, durant ses diverses phases de développement, on reste convaincu de la nécessité de solidariser les efforts, au lieu de les abandonner aux hasards de la production actuelle. On comprend que l’appropriation par quelques-uns de toutes les richesses non consommées et se transmettant d’une génération à l’autre, n’est pas dans l’intérêt général. On constate que de cette manière les besoins des trois quarts de la société risquent de ne pas être satisfaits, et que la dépense excessive de force humaine n’en est que plus inutile et plus criminelle.

On comprend enfin que l’emploi le plus avantageux de tous les produits est celui qui satisfait les besoins les plus pressants et que la valeur d’utilité ne dépend pas d’un simple caprice, ainsi qu’on l’a souvent affirmé, mais de la satisfaction qu’elle apporte à des besoins réels.

Le Communisme, — c’est-à-dire, une vue synthétique de la consommation, de la production et de l’échange et une organisation qui réponde à cette vue synthétique, — devient ainsi la conséquence logique de cette compréhension des choses, la seule, à notre avis, qui soit réellement scientifique.

Une société qui satisfera les besoins de tous, et qui saura organiser la production, devra en outre faire table rase de certains préjugés concernant l’industrie et, en premier lieu, de la théorie tant prônée par les économistes sous le nom de division du travail, que nous allons aborder dans le chapitre suivant.