Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/190

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sacrifiés ; et qu’en se ralliant à la contre-révolution et au roi, comme le représentant de celle-ci, ils réussiraient peut-être à maintenir leurs droits féodaux et à garder les terres enlevées par eux et leurs ancêtres aux communautés villageoises.

Le roi, probablement sur l’avis de ses conseillers, avait très bien compris le rôle qui lui assignait la contre-révolution, comme signe de ralliement pour la défense des privilèges féodaux, et il s’empressa d’écrire à l’archevêque d’Arles pour lui dire qu’il ne donnerait jamais, autrement que sous la pression de la force, sa sanction aux arrêtés d’août. « Le sacrifice [des deux premiers ordres de l’État] est beau, disait-il ; mais je ne puis que l’admirer ; je ne consentirai jamais à dépouiller mon clergé, ma noblesse. Je ne donnerai point ma sanction à des décrets qui les dépouilleraient… »

Et il refusa son assentiment jusqu’à ce qu’il fût amené par le peuple, prisonnier, à Paris. Et alors même qu’il le donna, il fit tout, d’accord avec les possédants, clergé, nobles et bourgeois, pour empêcher ces déclarations de prendre la forme de lois et pour les faire rester lettre morte.




Mon ami James Guillaume, qui a eu l’extrême bonté de lire mon manuscrit, a bien voulu rédiger, sur la question de la sanction des arrêtés du 4 août, une note que je reproduis en entier. La voici :

« L’assemblée exerçait à la fois le pouvoir constituant et le pouvoir législatif : et elle avait déclaré à plusieurs reprises que ses actes comme pouvoir constituant étaient indépendants de l’autorité royale ; seules les lois avaient besoin de