Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/246

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populaires, ne se séparait pas du peuple. Par l’intermédiaire de ses districts, de ses sections, de ses tribus, constitués comme autant d’organes d’administration populaire, elle restait peuple, et c’est ce qui fit la puissance révolutionnaire de ces organismes.

Puisque c’est pour Paris que l’on connaît le mieux l’organisation et la vie des districts et des sections, c’est de ces organes de la ville de Paris que nous allons parler, d’autant plus qu’en étudiant la vie d’une « section » de Paris, nous apprenons à connaître, à peu de choses près, la vie de mille Communes en province.

Dès que la Révolution eut commencé, et surtout dès que les événements réveillèrent l’initiative de Paris à la veille du 14 juillet, le peuple, avec son merveilleux esprit d’organisation révolutionnaire, s’organisait déjà d’une façon stable en vue de la lutte qu’il aurait à soutenir et dont il sentit de suite la portée.

Pour les élections, la ville de Paris avait été divisée en soixante districts qui devaient nommer les électeurs du second degré. Une fois ceux-ci nommés, les districts devaient disparaître. Mais ils restèrent et s’organisèrent eux-mêmes, de leur propre initiative, comme organes permanents de l’administration municipale, en s’appropriant diverses fonctions et attributions qui appartenaient auparavant à la police, ou à la justice, ou bien encore à différents ministères de l’ancien régime.

Ils s’imposèrent ainsi, et au moment où tout Paris était en ébullition à la veille du 14 juillet, ils commencèrent à armer le peuple et à agir comme des autorités indépendantes, si bien que le Comité permanent, formé à l’Hôtel de ville par la bourgeoisie influente (voyez le