Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/735

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Commune dans lequel dominait maintenant Payan, un ami intime de Robespierre, fit une forte entaille à sa popularité, en prenant un arrêté absolument injuste contre les travailleurs. Il fit proclamer dans les 48 sections le maximum auquel devaient être limités les salaires des ouvriers. Quant au Comité de salut public, il s’était déjà rendu impopulaire, nous l’avons vu, auprès des sections en détruisant leur autonomie et en nommant lui-même les membres des Comités de plusieurs d’entre elles.

Le moment était donc propice pour tenter un coup d’État.

Le 21 messidor (9 juillet), Robespierre se décidait enfin à commencer l’attaque contre les conspirateurs. Huit jours auparavant il s’était déjà plaint, aux Jacobins, de la guerre personnelle qu’on lui faisait. Maintenant, il précisait. Il attaqua, légèrement d’ailleurs, Barère, — ce même Barère qui jusqu’alors avait été le docile instrument de sa faction, quand il fallait frapper un grand coup à la Convention. Et, deux jours plus tard, il se décida à attaquer en face, toujours aux Jacobins, Fouché, pour sa conduite terrible à Lyon. Il obtint même sa mise en jugement par le club.

Le 26 messidor (14 juillet), c’était déjà guerre déclarée, puisque Fouché avait refusé de comparaître. Et quant à attaquer Barère, c’était attaquer aussi Collot d’Herbois et Billaud-Varenne, ainsi que deux membres puissant du Comité de sûreté générale, Vadier et Voulland, qui se rencontraient souvent avec Barère et s’entendaient avec lui sur les affaires des complots dans les prisons.

Alors, tous ceux de la gauche qui se sentaient menacés