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elle en importait déjà 130 kg. en 1880. Mais on ne sait plus au juste combien sur ces 130 kg. est consommé en Belgique même ; et si, du total des importations, on retranche les exportations de la même année, on obtient des chiffres peu sûrs. Il est donc plus prudent de s'en tenir aux chiffres de la production belge, tels que nous les trouvons dans l’Annuaire officiel[1].

Si l'on tient compte des chiffres donnés dans le dernier Annuaire statistique de la Belgique, t. XXXIX, 1909, on arrive aux résultats suivants. Le recensement agricole annuel, qui se fait depuis 1901, donne pour l'année 1907 une production de 10.723.150 quintaux de froment, d'épeautre et de seigle pour les exploitations d'au moins un hectare (9.079.900 qx. en 1895).

  1. Si l'on prenait les chiffres d'importation et d'exportation que je dois aussi à l'obligeance de l'Office Rural Belge, on aurait pour 1907 une importation nette (exportation déduite) de 13.654.650 quintaux de froment, seigle et épeautre ; ce qui ferait 195 kg. importés par tête d'habitant, pour une population de 7.000.000. En y ajoutant la production du pays même (plus de 11.000.000 quintaux des mêmes céréales) on arriverait au chiffre de 195 plus 157 kg., soit 352 kg., par tête d'habitant — ce qui représente un chiffre beaucoup trop élevé, puisque la consommation annuelle de céréales est généralement estimée à 2,1 hectolitres de céréales d'hiver et 1,05 hectolitres de céréales de printemps, — soit 228 kg. Il faut donc qu'il y ait une exagération dans les poids des importations, ou que les exportations ne soient pas complètes. — Ajoutons qu'en France la consommation annuelle de toutes les céréales, y compris l'avoine, par tête d'habitant, a été en moyenne pour vingt-neuf ans (1880-1908) de 238 kg., ce qui confirme le chiffre précédent. Et en France on mange autant de pain qu'en Belgique.