Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/219

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chiffres doivent s'être accrus considérablement. En juin 1896, j'ai vu les vapeurs de Southampton prendre chaque jour de 9.000 a 12.000 paniers, et davantage parfois, de fruits ou de légumes : raisin, tomates, haricots verts et petits pois, chaque panier représentant un poids de cinq à six kilos. En tenant compte de ce qui était expédié par d'autres voies, on pouvait dire que Guernesey exportait chaque semaine, en juin, de 400 à 500 tonnes de tomates, raisin, haricots et pois, soit une valeur de 500 à 600.000 fr.

Revenu à Guernesey en 1903, je trouvai que cette industrie s'était considérablement accrue, si bien que tout le système d'exportation avait été réorganisé. En 1896, c'étaient encore les bateaux pour touristes qui emportaient la récolte par la voie de Southampton, et les jardiniers payaient 1 fr. 25 par panier, pris à Guernesey et délivré au marché de Covent Garden à Londres.

En 1903, il y avait déjà une Association spéciale (The Guernsey Growers' Association) qui s'occupait de ce transport. Elle avait ses propres bateaux qui faisaient chaque jour en été le service direct de Guernesey à Londres. L'Association avait aussi ses propres hangars sur le quai et ses grues, qui enlevaient d'immenses casiers cubiques, dont chacun recevait de vingt à cent paniers, et déposaient ces casiers dans la cale du bateau. Le prix de transport