Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/234

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d’industries rurales, industries domestiques, petites industries. — vaste sujet qu’on a beaucoup trop négligé jusqu’ici. Mais il faut les étudier, non dans les œuvres des économistes, trop enclins à les considérer comme des types surannés, mais dans leur vie même, — dans leurs luttes, leurs échecs et leurs succès.


Ceux qui n’ont pas fait de ce sujet une étude spéciale ne se doutent guère de la diversité des formes d’organisation qui règne dans les petites industries.

Il y a d’abord deux grandes catégories : les industries exercées dans les villages et qui se rattachent à l’agriculture, et celles qui, exercées à la ville ou à la campagne, n’ont aucun rapport avec la terre, — les ouvriers demandant exclusivement à leur travail industriel les moyens de pourvoir à leur subsistance.

En Russie, en France, en Allemagne, en Autriche, des millions et des millions de travailleurs appartiennent encore au premier groupe. Ils sont propriétaires ou fermiers d’une terre, élèvent une ou deux vaches, très souvent ont un ou deux chevaux, et cultivent leurs champs, leurs jardins, leurs vergers, tout en considérant le travail industriel comme une occupation à côté. C’est particulièrement dans les régions où l’hiver est long et où le travail des champs est