Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/298

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rosaires et chapelets, étuis à lunettes, et de petits articles en corne, etc. À côté, une grande fabrique qui occupe 200 ouvriers, produit des mesures métriques pour le monde entier. En même temps, des milliers de personnes à Saint-Claude, dans les villages des environs et dans les plus petits hameaux des montagnes, sont occupées à tailler les diamants, industrie qui n'existe guère que depuis vingt-cinq ans dans cette région ; tandis que d'autres personnes, par milliers, taillent des pierres précieuses de prix moins élevé. Tout ce travail s'exécute dans de tout petits ateliers, mis en mouvement par des chutes d'eau[1].

L'extraction de la glace de certains lacs et la récolte de l'écorce de chêne pour les tanneries complètent le tableau de ces villages si actifs, où l'industrie donne la main à l'agriculture, et où les machines et les appareils modernes sont si bien mis au service des petits ateliers.

D'autre part, à Besançon, « dans l'ensemble, rien n'est encore changé aux mœurs ouvrières », écrivait M. Ardouin-Dumazet en 1901. Les horlogers continuaient à travailler chez eux, ou en petits groupes (t. XXIII, pp. 105-106). Seulement, il n'y avait pas de fabrication complète des montres ou des horloges. On achetait ailleurs — en

  1. Les numéros 66 et 71 de Pages Libres, 1902, contiennent d'intéressants articles de Charles Guieysse sur Saint-Claude, ses lapidaires, la fabrication des pipes, etc.