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DU BRIGAND
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— Je vous assure, monsieur, que c’est la plus charmante enfant que j’aie rencontrée ; et de plus, Stéphane a appris que aux qualités extérieures elle réunissait encore celles du cœur et de la vertu.

— Comment cela peut-il être dans la fille d’un brigand ?

— Je l’ignore ; mais je sais que c’est le cas.

— Quand tout cela serait vrai, mon cher Émile, vous conviendrez que sa naissance gâte tout cela.

— Malheureusement oui ; et voilà ce qui cause tout le chagrin de votre fils.

— Pourvu au moins, dit M. D… d’un air découragé, que la jeune fille ignore cet amour.

— Elle le sait, monsieur, dit Magloire, je lui ai remis une lettre de la part de M. Stéphane qui le lui a appris.

— Mille damnations ! il ne manquait plus que cela. Peut-il avoir poussé la folie jusqu’à ce point !

— Il le regrette beaucoup à présent, soyez-en persuadé, dit Émile.

— Il est bien temps vraiment de le regretter ; mais croyez-vous que la jeune fille l’aime de son côté ?

— J’en suis certain.

— L’insensée ! elle se connaît pourtant !…

— Pardon, monsieur, dit Magloire ; j’ai entendu dire à M. Stéphane qu’elle ignorait elle-même que son père est un brigand.

— Quel coup pour elle lorsqu’elle l’apprendra ! dit Émile.

— Mais c’est donc un mystère ? dit M. D… en levant les mains au ciel.


XI

ENLÈVEMENT


Magloire avait à peine quitté l’habitation de Maurice que Julienne avait déjà rejoint son amie, qui n’eut rien de plus pressé que de lui montrer la lettre qu’elle venait de recevoir, ainsi que la boucle de cheveux de Stéphane.