Page:L'Épée-Bébian.- Art d'enseigner aux sourds-muets, 1820.djvu/94

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lettres et des syllabes, parce qu’ils les ont articulées dès l’enfance, sans faire attention à ce mécanisme. Après cet avertissement, il n’est pas nécessaire de leur donner des principes, pour leur apprendre ce qu’ils doivent faire pour parler, puisqu’ils le font d’eux-mêmes à chaque instant ; et ce qu’ils éprouvent en parlant, suffit pour leur faire comprendre ce qu’ils doivent tâcher d’exciter dans les organes de leurs disciples.

Il en est de même des sourds-muets. Il est inutile d’entrer avec eux dans un grand détail de principes : ce serait les fatiguer à pure perte. Sous la conduite d’un maître intelligent, qui opère lui-même et les fait opérer, ils n’ont besoin que de leurs yeux et de leurs mains, pour apercevoir et sentir ce qui se passe dans les autres, lorsqu’ils parlent, et qui doit pareillement s’opérer en eux, pour proférer des sons, comme le reste des hommes.

J’ai cru cet épisode nécessaire, afin que tous ceux qui seront touchés de compassion pour les sourds-muets, ne s’imaginent point qu’il faille des lumières supérieures pour leur apprendre à parler.

Je ne dois point oublier non plus un article important, et qui demande quelque attention de la part de ceux qui veulent instruire des