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Labelle ; mais au bout de quelques mois, il se fatigue de la place.

M. Bourassa devient alors rédacteur de l’INTERPRETE, journal publié à Papineauville qu’il abandonne après quelques mois.

M. Bourassa se résout à devenir agronome, et son agronomie dure ce que durent les roses, avec le résultat que nous avons indiqué plus haut.

M. Bourassa se croit libéral en 1896 et devient député du Comté de Labelle ; mais en 1899 arrivent les événements d’Afrique. M. Bourassa poussé par la tarentule qui le pique, démissionne pour protester et se fait réélire pour renverser Laurier, avec le succès qu’on connaît.

M. Bourassa éprouve maintenant la nostalgie du journalisme. Un beau jour, on apprend qu’il est rédacteur en chef de « La Patrie » et il publie un programme sensationnel PRESQUE ANTICLÉRICAL. Ce beau jour ne dure que 24 heures. Le lendemain, M. Bourassa ou M. Tarte ont changé d’idée. En tout cas, on n’entendit plus parler de lui dans le journal qu’il agonise d’insultes aujourd’hui.

M. Bourassa pendant tout ce temps, éprouve le besoin de faire un peu d’argent pour réparer les accrocs au patrimoine.

En 1898, il se fait nommer secrétaire de la Commission Internationale et siège à Québec et à Washington. Il reçoit pour sa peine $2,200, et une fois revenu au Canada, refuse à la Chambre de rendre ses comptes, en disant qu’il est au-dessus de la Chambre populaire.

M. Bourassa était alors aristocrate, et remet à l’auditeur-Général $1.10 le seul argent qui lui reste, dit-il, SES DÉPENSES PAYÉES. Ce fut sa première et sa seule mission diplomatique. C’est pourquoi sans doute il jalouse tant celles des autres.

M. Bourassa conçoit alors l’idée de se faire recevoir avocat. Il prie M. Gouin, qu’il insulte aujourd’hui, de faire passer en sa faveur un bill à Québec afin de le dispenser des examens d’admission à l’étude.

M. Gouin lui fait obtenir cette faveur dont il est bien récompensé. M. Bourassa se livre avec ardeur 6 mois durant à l’étude du Code ; puis un beau jour il abandonne ce travail et reste étudiant. Il y a de cela dix ans environ et depuis lors, il est toujours resté étudiant, jamais reçu avocat.

M. Bourassa continue à chercher la bonne place. Il en essaie trois, mais sans succès. Il aspire successivement à être : DÉPUTÉ-ORATEUR, mais il échoue ; MAÎTRE DES POSTES à Montréal, mais il échoue ; COMMISSAIRE du Canada à Paris, mais il échoue. Pas trop mal, pour l’homme qui parle aujourd’hui de REPUS, DE CRÉCHARDS ET DE VENDUS.

M. Bourassa ne pouvant entrer dans la Confrérie qu’il stigmatise, se fait alors agent d’assurances, gérant de la « Sauvegarde ». Son nom est pris comme réclame. Sa barbe en pointe remplit sur les prospectus le rôle des cheveux blancs de Buffalo Bill et du gros ventre de Barnum.

M. Bourassa ne pouvait se plaire à ce rôle honorifique mais peu glorieux. La nostalgie des moulins à vent le reprend et il décide qu’il est appelé à régénérer la province de Québec. Il se présente à la législature locale et entre en tempête dans la Chambre Provinciale. Au bout d’une année la vessie est dégonflée. M. Bourassa s’ennuie et abandonne la législature à son triste sort et au jeune Armand qui fait tourner les girouettes à sa place.

M. Bourassa aspire aujourd’hui à revenir à Ottawa, Il s’est fait offrir par un anglais du Comté de Labelle, la candidature aux prochaines élections fédérales, mais la candidature lui ayant paru peu sûre, il l’a refusée.

M. Bourassa cependant semble avoir dans cette course vagabonde décroché le gros sac. Pour la première fois, nous le voyons à l’ancre auprès d’un coffre-fort. C’est celui du « Devoir » dont il a le contrôle et où vont s’empiler des souscriptions dont il se plait à ignorer l’origine. Bleu ou rouge. Canadien ou Anglais, nationaliste ou impérialiste, autonomiste ou fédéraliste, M. Bourassa considère stoïquement que l’argent du « Devoir » n’a ni couleur, ni odeur et sa main gauche ignore toujours ce que reçoit sa main droite. De cette façon sa conscience est tranquille et c’est le seul cas où IL FERME LES YEUX.

Il ne faudrait passer sous silence non plus la récente agitation anti-irlandaise de M. Bourassa symptôme additionnel de cette placidité de conscience dont fait en toute circonstance preuve M. Bourassa quand il s’agit de mordre la main qui lui a fait du bien. En 1905, M. Bourassa n’eut pas dans ses tentatives extrémistes pour l’imposition des écoles séparées dans les Nouvelles Provinces, d’appui plus dévoué que celui de Mgr Sbaretti, qui multiplia les efforts pour faire accepter les propositions de M. Bourassa. Celui-ci récompensa le digne prélat de sa généreuse assistance en entassant sur compte injures et calomnies. Quand Mgr Gauthier fut nommé Évêque d’Ottawa, il se mit à la tête de la cabale qui demanda à Rome l’abolition du poste de légat à Ottawa.

Voilà l’homme DÉTRAQUÉ, NÉVROSÉ, AGITÉ, RATÉ.

Nous maintenons les qualificatifs car ils ne peuvent s’appliquer à personne mieux qu’à lui.

Envieux, jaloux, méchant, ingrat, tous