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Ce n’est point d’ailleurs le seul reproche que mérite son système de dérivation, et nous aurons à revoir en détail des affixes de sa langue.

Le deuxième principe qui découle de la définition de M. Jespersen est celui-ci :

« La langue internationale ne doit renfermer aucune complication inutile. »

Il est vraiment étrange que les auteurs de l’Ido aient oublié ce principe point d’introduire dans la L. I. des formes dont vingt années de pratique avaient démontré la parfaite inutilité, et qui, bien plus sont complètement absentes dans la plupart des langues modernes.

Dans toutes les langues modernes le passif se forme à l’aide d’un auxiliaire accompagné du participe convenable. On dit : être aimé. « To be loved » « estar amado », « geliebt werden ». Il en est de même en Esperanto.

Cette forme est bien trop simple pour l’esprit philosophique de M. Couturat… Il n’ose pourtant pas la supprimer, mais oubliant complètement la grande loi de l’évolution, dont il se réclame ailleurs, il nous fait reculer de 20 siècles, et croit avoir fait une merveille en dotant l’Ido d’une voix passive tout à fait synthétique. La logique, par contre, y fait totalement défaut, et l’on se demande par quel prodige amesos peut signifier sera aimékantesis a été chanté ?

Ce que nous disons de la voix passive, nous devons le dire du mode infinitif.

Il y a en Ido, pour chaque verbe six formes infinitives : trois à la voix active : ar, ir, or, et trois à la voix passive : esar, esir, esor.