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7. — Nous avons vu que pour personnaliser un adjectif, l’Ido lui donne tantôt la terminaison o (bono, richo), tantôt simplement la terminaison a (mea, ta, ca, qua) et tantôt la terminaison u (ulu, nulu, irgu), sans que rien ne puisse justifier cette multiplicité de formes. Une étude attentive nous a convaincu que non seulement une désinence spéciale pour la personne n’est point nécessaire, mais qu’elle conduit à d’inévitables complications.

Dans presque toutes les langues, d’ailleurs y compris l’Esperanto, la forme adjective suffit pour les personnes et est employée dans beaucoup de cas. On dit en français : Nul ne sait : aussi bien que Personne ne sait ; en Esperanto : Neniu scias ; pourquoi ne dirait-on pas en Ido : Nula savan ?

De plus si nous adoptions les formes nulu, omnu, altru, kelku, nous devrions au pluriel ou suivre la règle générale, et nous aurions nulus, omnus, altrus, etc., ce qui est choquant, ou bien introduire une exception, et qui est contraire au principe inviolable de la plus grande facilité. — On dira donc en gardant simplement la terminaison a :

Algunas asertan, algunas negan, las unas diran blanke, las altras diran nigre, omnas pensan divers-maniere : (Les uns affirment, les autres nient, tous pensent de diverse façon).

Ce système vaudra non seulement pour les adjectifs-pronoms relatifs, démonstratifsindéfinis, mais encore pour les adjectifs qualificatifs. Sans recourir chaque fois au suffixe ulo comme le fait l’Esperanto, on dira très bien : un richa au lieu de un richulo ; la richas e la matrichas au lieu de la richulos e la malrichulos, etc. (Les adjectifs ainsi isolés s’appliqueront naturellement aux personnes et ne désigneront les choses que si le contexte l’indique.