Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/191

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avoir dit qu’il fallait planter le drapeau napoléonien dans le fumier. Devenu le plus ardent des patriotes, il voit tous les bourgeois déguster sa prose dans son journal la Guerre Sociale. Il annonce qu’à partir du 1er  janvier il appellera ce journal la Victoire. Le Docteur R… écrit qu’il aurait dû l’appeler le Drapeau.

— Séverine dit qu’un groupement socialiste de Lyon a voté à la quasi unanimité la rentrée en relations avec les socialistes allemands minoritaires qui sont pour la paix.

— Le 28. Le Congrès socialiste s’est réuni à Paris. Trois membres du Gouvernement y figuraient. On n’a su que peu à peu ce qui s’était passé. Le député Longuet a groupé un certain nombre de voix autour de la proposition d’entrer en relation avec les minoritaires allemands. Les socialistes de gouvernement s’y opposèrent. « La force des armes doit décider », a déclaré Sembat. Et un autre : « Puisque nous avons des munitions, il faut les user. » Hervé a levé le drapeau de la Victoire. Bref, le bloc socialiste est en deux morceaux. Il semble qu’on ait reproché à Sembat, Guesde et Thomas de n’avoir pas apporté l’esprit révolutionnaire dans le Gouvernement, de s’être assoupis ou assouplis.

Mme  X… déclare qu’elle a dû s’endurcir pour tenir et que, à l’hôpital, si elle cueille sans broncher la jambe qu’on coupe à un soldat, c’est par patriotisme.

— Le 28. Galliéni a parlé au Sénat sur l’incorporation de la classe 1917. Il a déclaré que quiconque prononçait le mot de paix était un mauvais citoyen et qu’aujourd’hui la France voulait la guerre. Affichage. Le Sénat est galvanisé.

— Le directeur du Matin reprend une de ses légendes favorites, Jaurès touchant des millions de