Page:L'envers de la Guerre - Tome 1 - 1914-1916.djvu/234

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groupe qui « ferait la pluie et le beau temps » et qui réunirait tous ceux qui ont voté pour le Comité secret. Il continue de se plaindre de l’hostilité à son égard de la Commission de l’Armée. Il me parle aussi d’une proposition de loi dont il prévoit qu’on lui interdira de lire l’exposé des motifs et qu’il fera alors imprimer. « Comme tout cela sera long », dis-je. Il me répond que la guerre aussi sera longue.

— Il faut inlassablement marquer l’atmosphère de mensonge créée par la Presse, ce ton emphatique, ces exagérations absurdes, ces silences criminels. Il faudrait en citer des exemples. Mais on les retrouvera ; on les confrontera avec la vérité enfin dévoilée.

— On a censuré tout un article d’un chroniqueur, plus poincariste que Poincaré, dans Excelsior. L’article s’appelait, me dit-on, « Préparons la Paix ». Il s’agissait de relever le commerce, l’industrie, les arts et les tarifs douaniers. Thèse orthodoxe. Mais on l’a censuré parce qu’il envisageait la paix. C’est un mot que la censure ne peut pas voir. Cela continue de me confondre. Car si vraiment le souple Briand guette le moment de cette paix, comment peut-il en éloigner l’opinion, au lieu de l’y préparer ?

— Feuilletons : Le fiancé de l’Alsacienne. Cœurs virils. La vermine du monde (les espions allemands).

— Le 9. Le parti national-socialiste s’est réuni. Par 1.900 voix contre 900, grâce à Sembat et Thomas, il a décidé de ne pas aller au Congrès international. « Bonne journée, puisqu’il n’y aura pas d’entente, pas de paix », disent les patriotes orthodoxes. Évidemment, ils sous-entendent que les Alliés sont actuellement vaincus. Comment expliquer cette soif inextinguible de sang, sinon par l’orgueil ?

— Le 10. Le préfet de l’Aube dit qu’à Troyes les