Page:Lébédeff - Abrégé de l’Histoire de Kazan, 1899.djvu/49

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Jean IV témoignaient trop de faiblesse envers le royaume de Kazan. Le Khan de Crimée en profita pour déclarer ouvertement ses droits sur ce royaume et les Kazaniens recommencèrent à troubler, à incendier et à piller les villages des frontières de la Russie.

Cependant le parti des Kazaniens hostiles à la Crimée, encouragé par une défaite essuyée par Séfa-Guiray en 1541, releva la tête. Les seigneurs de Kazan avec le Prince Boulate à leur tête, entrèrent en correspondance avec Moscou, pour lui demander de lui envoyer une armée qui détrônât Séfa-Guiray. Ce Khan, disaient-ils, « pille son peuple et envoie en Crimée tout l’argent qu’il en extorque avec iniquité. Mais ces bonnes dispositions des Kazaniens envers Moscou ne furent pas de longue durée. Le parti de la Crimée continuait ses menées, et en 1542 la Princesse Gorchadna écrivit au Grand-Duc de Moscou, que les Kazaniens étaient passés dans le parti de Séfa-Guiray. Kazan, en effet, vivait dans les troubles ; ses habitants avaient perdu la tête et ne savaient plus à qui ils devaient obéir pour prolonger leur indépendance. On vit différents présages de la chute prochaine de Kazan et la princesse Gorchadna, qui possédait le don de prédiction prophétisa ouvertement que Kazan perdrait sa liberté dans dix ans… La perfidie et le manque de caractère des Kazaniens obligèrent le gouvernement moscovite à prendre des mesures décisives. En avril 1545 deux armées russes se réunirent aux environs de Kazan, y brûlèrent et saccagèrent tout, sans toute fois attaquer la ville même — puis battirent en retraite. La brusquerie de cette invasion russe fit soupçonner au Khan, que ses seigneurs y étaient pour quelque chose ; il eut recours à des mesures répressives en