Page:Lébédeff - Abrégé de l’Histoire de Kazan, 1899.djvu/64

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On prépara en ville un logis convenable au représentant du Tzar, ainsi qu’à la garnison moscovite et le prince Mikoulinsky, se proposant de faire son entrée triomphale dans cette ville aussi facilement acquise, s’arrêta dans un faubourg du nom de Bèche-Bolda. Mais hélas ! la désillusion ne tarda pas à venir. Il apprit qu’une révolte venait d’éclater à Kazan. Les princes tartares dont nous venons de parler, au lieu de calmer le peuple, s’empressèrent de le pousser à la révolte en lui disant que les Russes allaient détruire tous les habitants. Les Kazaniens épouvantés s’armèrent et fermèrent les portes de la ville.

Le voïvode laissa l’armée au Boulaq et s’élança vers la ville, dont il trouva la porte fermée, tandis que les habitants, armés jusqu’aux dents, s’étaient mis sur la muraille, afin de ne pas laisser entrer les Russes. Le 12 mars les voïvodes s’en retournèrent à Svyajsk et firent connaître à Moscou la nouvelle trahison de Kazan.

Leur message arriva à Moscou le 24 mars. Le Tzar assembla le conseil de la « Douma » auquel il déclara sa décision de faire « courber la tête à Kazan » définitivement. On commença les préparatifs pour une expédition qui devait cette fois mettre fin à l’indépendance du royaume de Kazan.

Cependant, les Kazaniens, bien décidés à ne point se soumettre à la Moscovie, se préparaient à une lutte acharnée.

Ils espéraient y être aidés par le Sultan Soliman qui était en train d’inviter tous les Musulmans de l’Europe à lever le drapeau sacré de Mohammed, pour la défense de Kazan contre Moscou. Le nouveau Khan de la Crimée, Dévlet-Guiray, promit chaleureusement son aide.