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CONTES SLAVES

mais il ne put tirer de la pauvre bête que des bêlements plaintifs.

Adieu les beaux rêves ! Notre berger dut reprendre du service et renoncer à la vie princière qu’il avait espérée.

Peu de temps après, le second fils partit à son tour pour courir le monde. Il rencontra le même vieillard et servit chez lui une année. Au bout de ce temps, ce bon maître lui donna pour son salaire une serviette.

— Toutes les fois, lui dit-il, que tu étendras cette serviette en disant : « Serviette, sers-moi », tu la verras se couvrir des vins les plus délicats et des mets les plus exquis.

À peine arrivé dans le bois le plus proche, notre gars voulut essayer les vertus merveilleuses de sa serviette. Il prononça les paroles sacramentelles, et vit apparaître un repas magnifique. Il soupa de grand cœur et se remit en marche.

Sur le soir, il arriva devant un magnifique hôtel qui paraissait tout nouvellement décoré. Il s’y arrêta ; l’hôtel était plein de voyageurs de distinction, et l’on ne put offrir au berger que l’hospitalité d’une salle commune où couchaient ensemble domesti-