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LE BÂTON ENCHANTÉ

tout le monde regardait comme un niais. Il partit à son tour.

— En voilà un qui fera de belles affaires, dirent par moquerie ses frères en le voyant partir.

Il rencontra le même vieillard qui le prit à son service et le chargea de paître ses moutons. Il le servit pendant un an.

Quand le vieillard lui offrit son salaire, il lui raconta les mésaventures de ses frères, et le pria de lui faire un cadeau qui lui permît de punir l’infidèle aubergiste et de reconquérir le mouton et la serviette.

— Tiens, prends mon bâton ; toutes les fois que tu lui diras : «  Sus, bâton ! — Sus au garçon ! — Attrape, — Et tape », il frappera ceux que tu lui recommanderas. Dès que tu le rappelleras, il cessera de frapper.

Le cadet remercia poliment ; en revenant par la forêt, il rencontra deux voleurs qui se jetèrent sur lui ; mais il eut le temps de crier : «  Sus, bâton ! — Sus au garçon ! — Attrape, — Et tape. »

Le bâton se mit à frapper si rudement et si vivement les voleurs qu’ils prirent la fuite ; le cadet savait ce qu’il lui fallait savoir ; il reprit son bâton et se mit en route pour l’hôtellerie.