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LA BAVARDE

— Est-il vrai que tu as trouvé un trésor ?

L’homme ne veut pas avouer ; il nie, il proteste.

— Ne mens pas, reprend le seigneur, ta femme m’a tout raconté.

— Eh ! monseigneur, vous savez bien que ma femme est folle, elle ne sait pas ce qu’elle dit.

— Dis la vérité, sinon tu seras battue, crie le seigneur. Qu’on apporte les verges !

— C’est la vérité. Il a trouvé un trésor et l’a enterré sous le plancher de notre chaumière.

— Et quand cela ?

— La veille du jour où nous sommes allés dans la forêt chercher du poisson.

— Tu dis ?

— Oui, c’était le jour où il a plu des macarons ; nous en avons ramassé plein un panier, et, en revenant, mon mari a pêché un beau lièvre dans la rivière.

— Voyons, tu es folle ; réfléchis bien.

— Parfaitement, Monseigneur ; c’était une semaine avant le jour où les gens du village vous poursuivirent en vous battant avec des saucisses, parce que vous aviez volé le charcutier.