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CONTES SLAVES

remit à son poste et attendit les événements.

Cette fois ce furent deux diables qui tombèrent du plafond ; ils invitèrent le berger à jouer, il les gagna ; ils voulurent l’étrangler, et il les fourra dans le sac à l’instar du précédent. La nuit suivante, il eut affaire à trois diables dont l’un était Satan en personne ; il les gagna aussi et les mit dans le sac. La quatrième nuit, personne ne se présenta.

Le berger alla trouver le maître du château, qui fut bien étonné ; il lui raconta ce qui était arrivé : d’abord on ne voulut pas le croire, mais il montra les cornes et les pieds fourchus de ses prisonniers, et il fallut bien se rendre à l’évidence. On emporta les diables à la forge, et dix forts gaillards se mirent à taper sur eux à tour de bras. Les diables priaient, suppliaient ; de fatigue on finit par leur faire grâce, et ils jurèrent par tous les serments infernaux de ne plus jamais revenir. Depuis ce temps-là on ne les a jamais revus.

Rien ne manquait maintenant à notre berger ; il avait reçu des cadeaux magnifiques et il avait gagné aux dés une fortune immense. Il vivait sans souci. Un beau matin, la mort, qui n’oublie rien, se souvint de