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CONTES SLAVES

Tout le jour suivant, le prince ne fit que courir dans le château et regarder toutes les merveilles qu’il renfermait. Partout il semblait que la vie se fût brusquement arrêtée. Dans une salle, il vit un prince qui tenait dans ses deux mains une masse d’armes et la brandissait d’un air menaçant ; mais le coup n’avait pas porté, il avait été pétrifié. Dans une autre pièce, il y avait un chevalier pétrifié, dans l’attitude de quelqu’un qui fuit. Il s’était heurté le pied contre le seuil de la porte, mais il n’était pas tombé. Sous une cheminée se trouvait un serviteur qui tenait d’une main un morceau de rôti, et, de l’autre, portait une bouchée à sa bouche ; la bouchée était restée en chemin. Il en vit bien d’autres encore dans l’attitude qu’ils avaient quand l’enchanteur leur dit :

— Soyez pétrifiés !

Dans le château, tout autour du château, tout était triste et morne : il y avait des arbres, mais sans feuilles ; il y avait des prairies, mais sans herbe ; il y avait une rivière, mais elle ne coulait pas ; pas un oiseau chanteur, pas une fleur, pas un poisson dans l’eau.

Le matin, à midi et le soir, le prince avec