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CONTES SLAVES

deux frères. Au bout de quelques instants, ils offrirent même à Jeannot de partager leur repas. Puis ils se remirent en route.

Vers le soir, ils arrivèrent à une chaumière et demandèrent l’hospitalité. Le maître de la chaumière les fit entrer et les invita à souper. Martin le remercia, et ajouta, non sans une certaine fierté, qu’il avait assez de quoi manger. En effet, ils tirèrent des vivres de leurs sacs et firent un bon repas. Pendant ce temps-là, Jeannot était assis dans un coin et pleurait. La ménagère, en revenant de la cuisine, vit qu’il ne mangeait pas, et voulut qu’il se mît à table. On servit une excellente soupe au lard. Martin, qui l’aimait beaucoup, rongeait avec dépit ses croûtes de pain et ses restes de fromage ; mais on ne l’invita pas. Le lendemain, les deux méchants frères partirent de bonne heure et emmenèrent Jeannot dans une forêt profonde, pour être certains que personne ne lui donnerait à manger.

Après avoir longtemps erré, ils arrivèrent tout à coup dans une clairière d’où ils aperçurent un immense château. Jeannot sourit ; mais Martin ne fut pas content.

— Nous nous sommes trompés de route dit-il ; retournons en arrière.