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LE PETIT POUCET RUSSE

et le petit ; le voilà assis tout vivant dans le ventre du loup, et il n’était pas mal à son aise. Mais le loup eut mauvaise chance. Il aperçoit un troupeau en train de paître. Le berger dort ; maître loup se glisse et emporte une brebis. Mais le petit Poucet se met à crier à gorge déployée.

— Berger ! âme de mouton ! tu dors, et le loup emporte une brebis.

Le berger s’éveille, se jette sur le loup avec une trique, lâche sur lui ses chiens ; ils le déchirent à belles dents ; ses poils volent par touffes, et le loup se met à fuir.

Mais il ne pouvait plus manger ; il maigrissait ; il serait mort de faim. Il supplie le petit Poucet de s’en aller.

— Amène-moi chez mon père et ma mère, et je sortirai.

Le loup court au village, se précipite dans la cabane du vieillard. Le petit Poucet sort du loup par le derrière, saisit sa queue et s’écrie :

— Tuez le loup, tuez le loup gris !

Le vieillard saisit un gourdin, sa femme un autre, et ils se mirent à taper sur le loup ; ils le tuèrent, prirent sa peau et en firent un manteau pour le petit Poucet ; et ils vécurent longtemps.