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CONTES SLAVES

Et les voilà partis à se disputer, à se quereller ; ils allaient en venir aux coups.

— Au surplus, s’écria le Vent, à quoi bon nous disputer ? Allons lui demander nous-mêmes à qui il a dit bonjour.

Ils courent après lui, le rattrapent et l’interrogent.

— C’est au Vent, répond l’homme que j’ai dit bonjour.

— Ah ! ah ! n’avais-je pas raison, s’écrie le Vent.

— C’est comme cela, reprend le Soleil en fureur, prends garde à toi. Je vais te griller ; tu te souviendras de moi.

— Ne crains rien, crie le Vent ; il ne te grillera pas : je vais souffler et te rafraîchir.

— Alors, c’est moi, drôle qui me charge de te geler, s’écrie la Gelée.

— Ne t’inquiète pas, mon brave, dit le Vent, si la Gelée s’en prend à toi, je ne soufflerai pas et elle ne te fera rien ; sans le vent, le froid ne peut mordre, ni le soleil brûler avec lui.[1]

  1. On peut comparer à ce conte la fable de La Fontaine qui a pour titre : Borée et Phébus livre VI, 3.