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CONTES SLAVES

mit à lire. Le berger était blanc de frayeur.

Tout à coup la terre trembla ; on entendit dans le rocher des sifflements, et un affreux dragon sortit de la grotte. C’était le vieux serpent qui venait de se transformer ainsi. Sa gueule vomissait des flammes ; sa tête était effroyable ; il agitait sa queue à droite et à gauche. Elle brisait les arbres qu’elle touchait.

— Jette-lui ce licol au cou ! cria le magicien au berger.

Et il lui donna une espèce de corde, sans toutefois quitter son livre des yeux. Le berger prit la corde, mais il n’osait approcher du dragon. Cependant, quand le magicien lui eut par deux et trois fois répété l’ordre, il se résolut à obéir. Pauvre berger ! le dragon l’enveloppe dans ses replis, et avant d’avoir eu le temps de réfléchir, le voilà assis sur le dos du monstre et volant avec lui dans les airs.

À ce moment il se fit une obscurité profonde ; mais le feu des yeux du dragon éclairait le voyage aérien. La terre tremblait, les pierres roulaient dans les airs. Le dragon furieux agitait sa queue de droite à gauche ; les arbres qu’il touchait, il les brisait comme