Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/68

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Pour montrer à quel point l’opportunisme règne encore dans les partis qui désirent adhérer à la IIIe Internationale, à quel point le travail de certains partis est encore loin de préparer la classe révolutionnaire à mettre à profit la crise révolutionnaire, je citerai le chef du « Parti travailliste indépendant » de Grande-Bretagne[1], Ramsay Mac Donald. Dans son livre Le Parlement et la Révolution, consacré précisément aux questions essentielles qui nous occupent aujourd’hui, Mac Donald dépeint la situation à peu près dans l’esprit des pacifistes bourgeois. Il reconnaît qu’il existe une crise révolutionnaire, que l’état d’esprit révolutionnaire grandit, que les masses ouvrières manifestent de la sympathie pour le pouvoir des Soviets et la dictature du prolétariat (notez qu’il est question de la Grande-Bretagne), que la dictature du prolétariat vaut mieux que la dictature actuelle de la bourgeoisie anglaise.

Mais il reste profondément un pacifiste et un conciliateur bourgeois, un petit bourgeois qui rêve d’un gouvernement en dehors des classes. Il ne reconnaît la lutte des classes que comme un « fait descriptif », à l’exemple de tous les menteurs, sophistes et pédants de la bourgeoisie. Il passe sous silence l’expérience de Kérenski, des mencheviks et des socialistes-révolutionnaires de

  1. Organisation réformiste fondée en 1893 dans le contexte d’une sensible reprise des grèves et du mouvement en faveur de l’indépendance de la classe ouvrière de Grande-Bretagne vis-à-vis des partis bourgeois. Occupa, dès le début, des positions réformistes bourgeoises, mais en portant l’accent sur la forme de lutte parlementaire et les transactions parlementaires avec le parti libéral.