Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/108

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dans son ensemble. Le manque de développement, le caractère retardataire et l’ignorance des paysans pauvres laissaient toute la direction entre les mains des accapareurs, des enrichis, des capitalistes, des intellectuels petits-bourgeois. C’était l’époque de l’hégémonie de la petite bourgeoisie, des menchéviks et des socialistes-révolutionnaires (pour croire les uns et les autres, il faut être un niais ou un renégat comme Kautsky). La petite bourgeoisie ne pouvait manquer d’osciller entre la dictature de la bourgeoisie (Kérensky, Kornilov, Savinkov) et la dictature du prolétariat. Car, par un caractère profond de sa situation économique, la petite bourgeoisie est incapable de quoi que ce soit d’indépendant. Soit dit en passant, Kautsky renie complètement le marxisme quand, dans son analyse de la révolution russe, il s’en tient à la notion juridique et formelle de « démocratie », qui ne peut que permettre à la bourgeoisie de masquer sa domination et de tromper les masses, oubliant que démocratie veut dire parfois dictature de la bourgeoisie, parfois réformisme impuissant de la petite bourgeoisie qui s’incline sous cette dictature, etc. D’après Kautsky, il résulterait que, dans un pays capitaliste. il y avait des partis bourgeois, un parti prolétarien entraînant derrière lui la majorité du prolétariat, sa masse (les bolchéviks), mais qu’il n’y avait pas de partis petits-bourgeois ! Il n’y aurait pas de classe où les menchéviks et les s.-r. aient lèurs racines, ils ne seraient pas les partis de la petite bourgeoisie ! Les hésitations de la petite bourgeoisie, des menchéviks et des s.-r., ont éclairé les masses et ont éloigné leur immense majorité, toutes les « basses couches », tous les prolétaires et demi-prolétaires, de pareils « guides ». Dans les soviets, ce furent les