Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/119

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

3) Culture de la terre en commun, comme transition entre la petite culture privée éparpillée et la grande culture publique ; la façon dont cette question est posée dans la législation soviétiste répond-elle aux exigences du socialisme ?

Sur la première question, il est nécessaire d’établir avant tout les deux faits suivants : a) forts de l’expérience de 1905 (je renverrai par exemple à mon ouvrage sur « La question agraire » dans la première révolution russe), les bolchéviks signalaient l’importance, au point de vue du progrès démocratique et de la révolution démocratique, du principe égalitaire et, en 1917, avant la révolution de novembre, ils le répètent encore ; b) tout en promulguant la loi sur la socialisation de la terre, loi dont l’âme pour ainsi dire est le principe de la jouissance égalitaire, les bolchéviks déclarèrent de façon nette et positive : cette idée n’est pas la nôtre, nous n’acceptons pas ce principe, mais nous croyons de notre devoir de l’appliquer, parce qu’il est réclamé par l’immense majorité des paysans. Or l’idée et les exigences de la majorité des travailleurs doivent être éprouvées et dépassées par eux-mêmes ; on ne peut ni « abolir » de pareilles exigences, ni les « sauter ». Nous autres, bolchéviks, nous aiderons les paysans à dépasser les principes petits-bourgeois, à passer le plus vite et le plus rapidement possible de ces principes aux principes socialistes.

Un théoricien marxiste qui voudrait rendre service à la révolution ouvrière par son analyse scientifique, devrait dire d’abord s’il est vrai que l’idée de la jouissance égalitaire a une valeur démocratique révolutionnaire et tend à mener à son terme la révolution démocratique bourgeoise. Ensuite, il devrait dire si les