Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/35

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tage du globe par les brigands capitalistes, ce fait a une importance capitale, car de lui dépendent la vie ou la mort de dizaines de millions d’hommes.

Prenez la structure de l’État. Kautsky s’en prend à des « minuties », comme les élections « indirectes » de la constitution soviétiste, mais il ne voit pas le fond de la question. Il ne remarque pas que l’appareil gouvernemental, la machine gouvernementale sont essentiellement des organes de classe. Dans la démocratie bourgeoise, au moyen de mille trucs d’autant plus ingénieux et plus efficaces que la « démocratie pure » est plus développée, on écarte les masses de la participation au gouvernement, de la liberté de réunion, de presse, etc. Le premier au monde — pour mieux dire le deuxième, car la Commune de Paris avait déjà commencé, — le Pouvoir des Soviets appelle les masses exploitées au gouvernement. Mille barrières empêchent les masses laborieuses de participer à un parlement bourgeois (et d’ailleurs, dans la démocratie bourgeoise, ce n’est jamais lui qui résout les questions capitales ; c’est la bourse, les banques qui les décident), et les travailleurs savent et sentent à merveille, ils voient et ils touchent du doigt cette vérité, que le parlement bourgeois est une institution étrangère, un instrument d’oppression des prolétaires par la bourgeoisie, l’institution d’une classe hostile, d’une minorité d’exploiteurs.

Les Soviets sont l’organisation directe des travailleurs et des masses exploitées ; elle leur donne toute facilité pour organiser l’État et le gouverner par tous les moyens possibles. L’avant-garde des travailleurs et des exploités, le prolétariat des villes, a l’avantage d’être le mieux uni, grâce aux grandes entreprises ; il a plus de facilité pour élire et pour surveiller ses élus.