Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/62

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côté. Tout ce que Marx a donné dans son analyse de la Commune de Paris, Kautsky l’a « oublié ». Il a « oublié » de même la lettre d’Engels à Bebel du 28 mars 1875, qui traduit avec une singulière clarté cette pensée de Marx : « La Commune avait cessé d’être un État au sens propre du mot ».

Voilà donc le théoricien le plus éminent de la IIe Internationale qui, dans une brochure spéciale sur la « Dictature du Prolétariat », traitant spécialement de la Russie, où a été posée maintes fois et sans ambages la question d’une forme d’État plus parfaite que la république bourgeoise démocratique, passe cette question sous silence.

N’est-ce point là en fait passer du côté de la bourgeoisie ? (Remarquons, entre parenthèses, qu’ici comme ailleurs Kautsky se traîne à la remorque des menchéviks russes. Parmi eux, il ne manque pas de gens connaissant « tous les textes » de Marx et d’Engels, mais pas un menchévik, d’avril 1917 à novembre 1917, et de novembre 1917 à novembre 1918, n’a essayé une seule fois de traiter la question d’un État du type de la Commune.

Plekhanov également a négligé cette question. Force leur a été de se taire. Évidemment, causer de la dispersion de l’Assemblée Constituante, avec des gens qui s’intitulent socialistes et marxistes, mais qui en fait passent à la bourgeoisie sur la question essentielle, la question d’un État du type de la Commune, ce serait jeter des perles aux pourceaux. Il suffira d’imprimer en annexe à cette brochure mes thèses sur l’Assemblée Constituante, in-extenso. Par là, le lecteur verra que la question a été soulevée le 26 décembre 1917, aux points de vue théorique, historique et pratique ou politique.