Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/66

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viks la réconciliation n’a-t-elle pas réussi, pourquoi la bourgeoisie s’est-elle tenue à l’écart des Soviets, pourquoi les Soviets étaient-ils appelés (par les menchéviks) la « démocratie révolutionnaire » et la bourgeoisie les « éléments censitaires ? »

Kautsky se garde bien de dire aux lecteurs allemands que ce sont précisément les menchéviks qui, à l’époque (11. X. 1917) de leur domination, intitulaient les Soviets la démocratie révolutionnaire, reconnaissant par là leur supériorité sur toutes les autres institutions. Grâce à cette omission volontaire, l’historien Kautsky donne l’impression que le conflit des Soviets avec la bourgeoisie n’a pas d’histoire, qu’il est survenu tout d’un coup, inopinément, sans motifs, en vertu de la mauvaise conduite des bolchéviks. En réalité, c’est au bout de plus d’une demi-année (pour une révolution c’est un laps de temps considérable) d’expérience de coalitionnisme menchéviste, de vaines tentatives pour concilier le prolétariat et la bourgeoisie, que le peuple s’est convaincu de l’inutilité de ces tentatives et qu’il s’est dégoûté des menchéviks.

Les Soviets sont l’organisation de combat du prolétariat, organisation magnifique, appelée à un grand avenir, Kautsky le reconnaît. Dés lors toute sa thèse s’écroule comme un château de cartes, comme la rêverie du petit bourgeois qui voudrait bien que le prolétariat et la bourgeoisie s’accommodent sans coup férir. Car toute la révolution n’est autre chose qu’une lutte continuelle et désespérée, dans laquelle le prolétariat est la classe avant-garde de tous les opprimés, le foyer et le centre de toutes les aspirations des opprimés dé toutes sortes vers l’affranchissement.

Les Soviets sont les organes de combat des masses opprimées, comme tels ils ont reflété et traduit les