Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/90

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Russie inciterait tous les prolétaires d’Europe à se soulever.

« Dans cette conjecture, peu importait naturellement quelle forme prendrait la paix séparée russe, quels sacrifices et quelles pertes de territoires elle entraînerait (littér. : mutilations, Verstümmelungen) pour le peuple russe, quelle solution elle donnerait au principe des nationalités. Que la Russie fût alors capable de se défendre ou non, cela n’avait aucune importance. Suivant les prévisions bolchévistes, la révolution européenne devait être la plus sûre sauvegarde de la révolution russe ; elle devait assurer à tous les peuples disséminés sur l’ancien territoire russe la vraie et entière liberté de décider de leur sort.

« La révolution européenne, qui devait apporter et affermir le socialisme, devait aussi servir à écarter les obstacles qu’opposait, à la réalisation en Russie du système de production socialiste, l’état économique arriéré du pays.

« Tout cela était très logique et parfaitement réalisable, une fois la prémisse admise, que la révolution russe devait déclencher la révolution européenne. Mais au cas où ces prévisions ne se réaliseraient pas ?

« Jusqu’ici cette hypothèse ne s’est pas justifiée. Et maintenant, on reproche aux prolétaires d’Europe d’avoir abandonné et trahi la révolution russe. C’est une plainte contre inconnus, car qui peut-on rendre responsable de la conduite du prolétariat européen ? » (p. 28). Là-dessus, Kautsky ajoute que Marx. Engels, Bebel ont été maintes fois trompés dans leur attente de la révolution, mais que jamais ils n’ont fondé leur tactique sur l’attente de la révolution « à date fixe » (p. 29), tandis que les bolchéviks ont « mis tout leur enjeu sur la révolution générale en Europe ».