Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/95

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vous y verrez les « inconnus » contre qui est dirigée cette accusation. Kautsky fait le naïf, il feint de ne pas comprendre d’où vient cette accusation et quel sens elle a. En réalité, Kautsky sait parfaitement bien que cette accusation est venue et vient des « gauches » allemandes, des spartakistes, de Liebknecht et de ses amis. Cette accusation exprime la claire conscience qu’ils ont de la trahison commise par le prolétariat allemand envers la révolution russe et internationale, lorsqu’il a étouffé la Finlande, l’Ukraine, la Lettonie et l’Esthonie. Cette accusation est dirigée avant tout et surtout, non pas contre la masse qui est toujours accablée, mais contre les chefs qui, comme Scheidemann et Kautsky, ont failli à leur devoir de propagande et d’agitation révolutionnaires, de travail révolutionnaire contre la stagnation des masses, et ont contrecarré en fait les instincts et les aspirations révolutionnaires qui couvent toujours au fond de la masse de la classe opprimée. Les Scheidemann ont directement, grossièrement, cyniquement, et la plupart du temps pour des motifs intéressés, trahi le prolétariat et passé dans le camp de la bourgeoisie. Les kautskystes et les longuettistes ont fait la même chose, en hésitant, en oscillant, en cherchant lâchement le puissant du jour. Kautsky, par tous ses écrits de guerre, a constamment cherché à étouffer l’esprit révolutionnaire au lieu de l’entretenir et de le développer.

Ce sera dans l’histoire un pur monument de l’abêtissement bourgeois du chef « moyen » de la social-démocratie officielle allemande, que Kautsky ne comprenne pas la portée théorique colossale, et la portée de propagande et d’agitation encore plus grande, de cette « accusation » de trahison envers la révolution