Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/96

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russe, portée contre les prolétaires d’Europe ! Kautsky ne comprend pas que cette « accusation », sous le régime de la censure « impériale » allemande, est à peu près le seul moyen pour les socialistes allemands restés fidèles au socialisme, Liebknecht et ses amis, d’exprimer leur appel aux ouvriers allemands à rejeter les Scheidemann et les Kautsky, à repousser de tels « chefs », à se libérer de leur prédication abêtissante et avilissante, à s’élever malgré eux, sans eux, par dessus eux, jusqu’à la révolution !

Kautsky ne comprend pas cela. Est-ce qu’il est capable de comprendre la tactique des bolchéviks ? Peut-on attendre d’un homme qui a renié la révolution en général, qu’il pèse et apprécie les conditions du développement de la révolution dans un des cas les plus « difficiles » ?

La tactique des bolchéviks a été juste, elle était la seule tactique internationaliste, car elle se basait non pas sur une peur lâche de la révolution ou sur un scepticisme bourgeois à son égard, non pas sur un désir étroitement nationaliste de défendre « leur » patrie, (la patrie de leur bourgeoisie) en se moquant de tout le reste, elle était fondée sur l’attente exactement escomptée et reconnue de tout le monde avant la guerre, avant l’apostasie des social-chauvins et des social-pacifistes, d’une situation révolutionnaire européenne. Cette tactique était la seule tactique internationaliste, car elle faisait le maximum de ce qu’on peut faire dans un pays pour développer, soutenir, éveiller la révolution dans tous les pays. Cette tactique s’est vue justifiée par un succès colossal, car le bolchévisme (non pas en vertu des mérites des bolchéviks russes, mais en vertu de la profonde sympa-