Page:Lénine - La révolution prolétarienne et le rénégat Kautsky, 1921.djvu/99

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pas : « La dictature du prolétariat », mais « Transposition des attaques de la bourgeoisie contre les bolchéviks ».

Les vieilles « théories » des menchéviks sur le caractère bourgeois de la révolution russe, c’est-à-dire la vieille déformation du marxisme par les menchéviks, condamnés en 1905 par Kautsky, notre théoricien nous les ressert maintenant réchauffées. Si fastidieuse que soit cette question pour les marxistes russes, nous devrons nous y arrêter.

La révolution russe est une révolution bourgeoise, disaient tous les marxistes de Russie avant 1905. Les menchéviks, en substituant au marxisme un libéralisme, en ont conclu : le prolétariat ne doit donc pas aller au delà de ce qui est accepté par la bourgeoisie, il doit faire une politique d’entente avec elle. Les bolchéviks disaient que c’était là une théorie bourgeoise-libérale. La bourgeoisie s’efforce de transformer l’État à la mode bourgeoise, c’est-à-dire réformiste et non révolutionnaire, en maintenant autant que possible et la monarchie, et la grande propriété, et le reste. Le prolétariat doit mener la révolution démocratique-bourgeoise jusqu’au bout, sans se laisser « lier » par le réformisme de la bourgeoisie.

Les bolchéviks formulaient ainsi la position des diverses classes lors de la révolution bourgeoise : le prolétariat, s’adjoignant les paysans, neutralise la bourgeoisie libérale et fait table rase de la monarchie, de la féodalité et de la grande propriété foncière.

C’est dans cette alliance du prolétariat avec la classe paysanne que se marque en général le caractère bourgeois de la révolution, car les paysans sont dans l’ensemble de petits producteurs, créateurs de pro—