Page:Léo - Un divorce, 1866.pdf/129

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE VII


Depuis ce jour, Étienne vint souvent à Beausite. Il trouvait moyen de rendre à son oncle de petits services dont M. Grandvaux n’avait pas besoin, et, sous un prétexte ou sous un autre, trois ou quatre fois par semaine, on le voyait accourir le soir, après sa sortie des bureaux. C’était l’heure à laquelle M. Grandvaux, de son côté, se dirigeait vers Lausanne pour y passer la soirée parmi les habitués du café Jorand.

Étienne, coupant à travers champs, rencontrait rarement son oncle ; la bonne madame Grandvaux avait toujours quelque chose à faire çà et là, et le jeune homme pouvait tout à l’aise goûter le bonheur de s’entretenir avec sa cousine ; soit qu’assis auprès d’elle, au seuil de la maison, sur un banc, il regardât ses petits doigts jouer autour de l’aiguille, et admirât la suave expression de son visage penché sur un travail, soit qu’ils allassent ensemble caresser Bichette, ou qu’il fût conduit, en sui-