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CHAPITRE XIII


Dix-huit mois après, c’est-à-dire en mai 1856, dans l’après-midi, la petite madame Renaud, qui se tenait toujours assise à sa fenêtre et dont les regards à tout instant glissaient de son ouvrage dans la rue, madame Renaud poussait un grand cri, bondissait de sa chaise, en manquant de renverser sa table à ouvrage et ses pelotons, et se précipitait hors de la chambre, sans répondre aux questions de sa mère effrayée autre chose que ces mots :

— Les voilà !

— Je crois que Fanny devient folle, dit madame Pascoud fort émue, en posant son tricot sur ses genoux.

— Elle ne devient pas folle ; elle l’a toujours été, répondit flegmatiquement M. Renaud en interrompant la lecture du journal qu’il dégustait à table, après le dîner.

— Il faut pourtant que je sache ce que c’est, reprit madame Pascoud en se décidant, après quelque hésitation, à quitter sa chaise ; mais alors on entendit de nouveau la voix perçante de Fanny mêlée à des bruits de