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qui lui a percé le cœur, le saint prépuce, la couronne d’épines, etc., etc.

Si oui, c’est-à-dire si les intestins du Seigneur n’ont pas été égarés, eh bien ! je demande qu’on les exhibe, et que l’on inaugure un pèlerinage, et que l’on bâtisse une chapelle, et qu’il pleuve des miracles à faire enrager Fourvières, Lourdes et la Salette.

Allez-y donc gaîment, mes très-chers frères, organisez grandement cette dévotion à laquelle vous n’avez pas encore pensé, la dévotion aux Saintes-Tripes.

Je vous jure que vous aurez un succès fou. Tenez, je suis tellement certain de la réussite que je m’inscris d’avance pour cent actions.


POURQUOI SAINT JOSEPH

SE LAISSA MANGER LA TÊTE PAR UN RAT

Clairon, de la Mulatière, à Lyon, est une ancienne domestique, qui, après avoir passé cinquante-cinq ans au service de divers bourgeois, vit, retirée, du petit pécule qu’elle a su économiser et qui, joint à un héritage provenant d’une tante de Bourg-en-Bresse, lui forme un certain et assez confortable capital. À l’époque où elle mettait le bœuf en daube pour le compte de ses patrons, Clairon a dû souventes fois faire danser l’anse du panier… Que dis-je ? elle a dû lui faire exécuter des cabrioles effrayantes, des sauts vertigineux ; car, bien qu’elle n’ait jamais gagné plus de trente-deux francs par mois, elle est aujourd’hui à la tête de plusieurs valeurs de différentes villes et de différents États, parmi lesquelles il faut compter deux obligations de la ville de Paris, cinq actions des chemins de fer lombards, une du canal de Suez,