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de Suisse, propagateur de doctrines infâmes, étrangleur de prêtres, mots qui, sous votre plume, ont la prétention d’être des insultes, et ne sont que des sottises, tout au plus des grossièretés.

Je mets même à part lanternier, qui me procure un sensible plaisir, cette qualification ne pouvant qu’être agréable à un journaliste satirique qui se plaît à proclamer en notre immortel Rochefort le roi du pamphlet.

Passons donc aux autres épithètes dont vous me gratifiez avec autant de malveillance que de maladresse.

Selon vous, Monsieur, je suis un sauvage.

Soit : je le veux bien, si vous représentez, vous, le type de l’homme civilisé.

Oh oui ! si jamais vous et vos pareils parveniez à établir votre civilisation dans notre France, déjà trop malheureuse de vous compter au nombre de ses habitants, — c’est dans les plus beaux parterres de fleurs que l’on trouve les plus hideux crapauds, — si jamais votre prêtraille, votre moinaille et votre mitraille arrivaient à imposer comme autrefois à notre généreux pays la religion d’absurdités et d’inquisition que vous préconisez quotidiennement dans l’Univers, ce jour-là, je le jure, je m’enfuirais au fond des forêts les plus reculées, j’abandonnerais volontiers ma patrie pour n’importe quelle île déserte, où les serpents et les vipères que je rencontrerais seraient, Monsieur, reptiles moins venimeux que vous.

Vous parlez de sauvages ?… Mais les anthropophages eux-mêmes sont au-dessus des hommes civilisés de votre espèce. Les anthropophages ont à leurs sanglants sacrifices une excuse : l’appétit ; — vous, vous torturez les gens pour le plaisir, et vous les brûlez vifs pour la plus grande gloire de votre dieu.

Ayant à choisir entre le kanack et le prêtre, je