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réflexions très-peu flatteuses pour le prédicateur empégué.

Pour moi, au risque de m’attirer la désapprobation de mes confrères républicains, j’avoue que ce curé du Grand-Quévilly me botte, j’aurais donné cent sous pour l’entendre. Et je l’aurais applaudi, s’il vous plaît !

Dame ! il faut bien que l’on sache que les prêtres lèvent le coude tout comme les autres et qu’un sermon dans le style ci-dessus est mille fois plus instructif que tous ceux de Bourdaloue.

In vino veritas. Grattez un curé pochard, et vous verrez à quoi il pense quand il est de sang-froid.


ZUT AU PHYLLOXERA !


Nous apprenons avec un sensible plaisir que l’on vient de retrouver les deux fameuses amphores des noces de Cana.

Ces cruches, rendues célèbres par l’Évangile, ont le don, chacun sait ça, de transformer en excellent vin de Saint-Émilion l’eau de fontaine qu’on y introduit.

Depuis la mort de Monsieur Dieu fils, c’est-à-dire depuis dix-neuf cents ans environ, ces ustensiles précieux avaient été égarés. C’est bien heureux qu’on ait enfin remis la main dessus.

Maintenant, nous avons le droit et le devoir de faire un gigantesque pied de nez au phylloxera. Cet insecte canaille peut, tout à son aise ronger les vignes de nos départements. Nous lui disons : « Zut » ! avec l’enthousiasme de gens parfaitement sûrs de ne jamais manquer de vin.

Que l’on dise que la foi n’est pas une belle chose !