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qu’il était déjà homme fait lorsque Jean-Baptiste l’ondoya, tandis que, dès sa naissance, il avait été circoncis par les soins d’un certain Siméon, plus tard élevé, quoique prêtre juif, à la dignité de saint catholique.

Ça, c’est une des nombreuses bêtises qui émaillent la collection d’articles de foi avalés par les fidèles. Je n’insisterai donc pas.

Je glisserai, avec la même rapidité, sur les détails de la circoncision de Jéhovah fils, et, mettant des gants, m’enveloppant de beaucoup de gaze, j’en viens tout de suite au petit morceau de chair détaché par le pontife Siméon, lors de cette opération chirurgicale qui est le baptême israélite.

Ce précieux morceau de chair a été, paraît-il, recueilli par quelqu’un sachant sans doute quelles hautes destinées étaient plus tard réservées à l’objet ; il a été transmis de générations en générations, sans jamais se détériorer, — ce qui m’étonne un peu, entre nous soit dit ; — et, finalement, il est montré aux dévots et donné à baiser pour une modique somme, dans… (Ah ! c’est ici que commence le problème)… dans CINQ ÉGLISES du culte catholique, apostolique et romain.

Vous croyez que je veux rire ? Vous pensez que le petit morceau de chair en question est exposé dans chacune des cinq églises à tour de rôle ?

Eh bien ! non, mes amis. Le précieux objet qui a eu l’honneur de faire partie pendant quelques jours du corps de Jéhovah fils est possédé à la fois par :

1o La congrégation du Saint-Prépuce, à Rome ;

2o La cathédrale de Metz ;

3o L’église abbatiale de Puy-en-Velay ;

4o La chapelle métropolitaine d’Anvers ;

5o La cathédrale de Chartres.

Écoutez : moi, je ne demande pas mieux que de croire tout ce qu’on voudra. Mais encore ne faudrait-il pas avoir la prétention de me faire ingurgiter des bourdes trop raides.