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ET LES CONFESSEURS

attentif à ce qu’il fait ; or, il ne peut y avoir de contrat valide où il n’y a point de libre consentement de la volonté…

Voilà qui est parfaitement raisonné, direz-vous.

Attendez !

Un prêtre ne serait pas un prêtre si, après avoir par hasard dit deux mots de vrai, il ne tombait pas immédiatement dans quelque effronté mensonge.

Mais, ajoute l’abbé Olivier Piquand, la crainte grave, venue d’un principe intérieur ou d’une cause étrangère nécessaire et naturelle, n’annule point, par elle-même, ni les contrats, ni les promesses… La crainte, qui naît d’une cause libre, mais juste, n’annule point un contrat, parce que celui qui contracte par cette crainte, quoiqu’il paraisse en quelque manière agir malgré lui, consent cependant véritablement ; il est libre de ne pas consentir…

Admirez-vous la subtilité ?

La crainte est volontaire dans sa cause : il en est le principe, elle vient de lui plus que de personne ; il y a donné sujet ; en commettant la faute, il s’est soumis à la peine ordonnée par les lois ; il a donné droit au magistrat de l’obliger, par autorité supérieure, de contracter, et c’est librement et de son plein gré qu’il prend ce parti, pour éviter la peine qu’il subirait s’il y manquait.

Ceci posé, nous disons que le confesseur de Justine n’a aucune restitution à ordonner ni à imposer à sa pénitente : son maître a été déterminé par une crainte juste et il a contracté avec pleine et entière liberté.

Ainsi, c’est bien entendu, quand un individu a spéculé sur l’intérêt qu’un autre individu a à cacher