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LES TROIS COCUS


CHAPITRE XXIII

PUISSANCE MAGNÉTIQUE DE M. PAINCUIT


Lorsqu’il eut payé à son cocher de fiacre une bonne quantité d’heures, augmentée d’un généreux pourboire, Robert songea à Mme Paincuit, avec qui il était parti pour cette fameuse excursion au bois et qui avait déserté la voiture dès sa première station.

Il lui tardait de connaître les raisons de cette éclipse inattendue qui avait été le prélude de deux substitutions.

Sans perdre de temps, il se rendit chez la plumassière. Il sonne. La bonne ouvre.

— Que désire monsieur ?

— Je voudrais parler à M. Paincuit ; je viens pour affaires.

— Monsieur n’est pas encore rentré, mais il y a madame.

— C’est bon ! Du moment qu’il s’agit d’affaires concernant la maison, je puis aussi bien parler à madame.

Laripette entre au salon. Gilda vient.

— Robert !

— Madame, m’expliquerez-vous ?…

— Mon ami, vous avez dû me trouver bien étrange !… Et pourtant, non, vous avez sans doute compris en voyant le fiacre vide…

— Compris, quoi ?

— Vous le demandez ?… Mais n’avez-vous pas été bien aise de ne plus m’y trouver ?…

— Gilda, qui peut vous faire supposer ?…

— N’étais-je pas compromettante ?… Tout n’était-il pas perdu ?…

— Qu’est-ce qui était perdu ?

— Votre honneur !… Le mien !…

— Ma chère amie, avec tout le respect que je vous dois, je me permettrai de vous dire que vous divaguez… En quoi notre honneur commun était-il compromis par la station, très courte du reste, que j’ai faite chez Me Bredouillard ?