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LES TROIS COCUS


CHAPITRE XXX

SUITE DE L’ALBUM DE LARIPETTE


Robert — avons-nous besoin de le dire ? — était au comble de la joie. Il avait retrouvé Pélagie. Son bonheur lui fit oublier un moment la fausse situation dans laquelle il se trouvait avec ses trois maîtresses sur les bras.

Aussi, déclara-t-il que ce soir-là il ne pouvait sacrifier à Vénus et qu’il préférait s’abandonner à l’inspiration pour ajouter quelques pages à son album.

Il écrivit donc de sublimes choses :

I

Catéchisme du Parfait Cocu.

D. — Qui vous a créé et mis au monde ?

R. — On n’est jamais sûr de celui qui a fait le coup.

D. — Pourquoi avez-vous été créé et mis au monde ?

R. — Pour la gloire des Don Juan et le bonheur de nos chastes moitiés.

D. — En quoi consiste le vrai cocuage ?

R. — Le vrai cocuage consiste à l’être et à l’ignorer.

D. — Qu’est-ce que le cocuage de convention ?

R. — C’est un cocuage par à peu près, indigne de tout honnête et respectable cocu.

D. — Doit-on le dire ?

R. — Non, on ne doit pas le dire.

D. — Que faut-il à un cocu pour être heureux ?

R. — Il faut qu’il soit persuadé qu’il ne l’est pas.

D. — En quoi le cocu ressemble-t-il à la masse des citoyens ?

R. — En ce qu’il a, comme tous, des droits et des devoirs.

D. — Quels sont les droits du cocu ?

R. — De faire gagner les marchands de chapeaux.