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CRITIQUE DE L’INCONSCIENT.

pillement, de rencontres et de modelage n’est autre que le domaine attribué à l’Inconscient.

Mais il importe de serrer de près les diverses phases de ces actions et réactions, jusqu’à présent mal étudiées et dont l’ignorance a puissamment servi la thèse fallacieuse de l’Inconscient.

Le soi, nous l’avons vu, veut créer et décide de créer. Or l’instrument de la création, corporelle ou intellectuelle, est dans l’être l’instinct génésique. Celui-ci, que j’appelle encore le mauvais hôte, est un serviteur imparfait, qui regimbe, qui ruse, qui connaît de redoutables révoltes. Ces révoltes ont alimenté, à toutes les époques, la littérature romanesque et dramatique. Il n’est rien en effet de plus tragique que les assauts de cet instinct animal contre la raison et que les fréquentes victoires remportées par lui sur la raison. La théologie catholique seule a su traiter la question dans toute son ampleur et avec une richesse d’arguments qui ne saurait être dépassée. Je n’en dirai pas autant de la psychologie et de la clinique cérébro-nerveuse de ces vingt-cinq dernières années, qui ont écrasé le sujet sous un fatras d’observations arrêtées à mi-chemin,