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L’HÉRÉDO.

que délicatement nuancée. Mais le rire était d’une autre personnalité, aussi libre et enfantin que le savant était concentré.

Au courant de la conversation, il nous raconta qu’il avait eu, dans sa parenté, des chercheurs à tendances encyclopédiques. C’était un de ceux-là qui revenait en lui et prolongeait son observation en divination.

Il en résulte que, dans une famille, la continuation, d’âge en âge, du métier ou de la profession est une cause de perfectionnement. À chaque génération, le soi y opère plus aisément l’élection de l’hérédisme sage. Il s’établit ainsi peu à peu au sein du soi, un renforcement de la maîtrise, qui est une condensation d’acquêts héréditairement utiles et féconds. La permanence de l’occupation physique ou intellectuelle corrige et amende, dans une large mesure, la divergence et la nocivité des hérédismes. La solidité de la souche paysanne, demeurée fidèle aux champs et à la culture, n’a pas d’autre origine.

Il est d’observation courante qu’avec l’âge la sagesse l’emporte sur l’initiative et la volonté, la contemplation sur le dynamisme et l’énergie. Le soi se répartit autrement. Par