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L’HÉRÉDO.

siège exclusif de la pensée. Il y a toute raison d’admettre que la pensée est diffuse à travers l’organisme, qu’elle commande. Le cerveau n’est qu’un « grand central » de communications, allant à tous les points de l’organisme, et en venant, qu’un laboratoire de transformation des hérédismes par l’instinct génésique. Il est quelque chose comme un ganglion plus volumineux et plus compliqué.

16° Il est inadmissible que telle partie du cerveau soit le siège de telle faculté, comme le langage, ou d’une partie de telle faculté. Expression d’une partie de la pensée, le langage est diffus, comme elle, à travers l’organisme.

17° Il existe, bien entendu, des hérédismes sages et bienfaisants, transmis le long de la lignée, et reviviscents, mais toujours menacés par l’instinct génésique. La raison du soi attire ces hérédismes sages et bienfaisants, et repousse les autres.

18° Il en résulte que l’hérédité, à condition d’être triée et gouvernée par le soi, peut être un outil de perfectionnement.

19° J’appelle hérédo celui en qui le moi est victorieux du soi. Le degré de la défaite du soi