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L’HEREDO.

acquise par un effort original et personnel. Cela se voit quand, par exemple, le fils succède au père dans son métier. Le service que peut nous rendre, en huilant les difficultés devant nous, tel ascendant, est inappréciable. En ce cas l’hérédité poursuivie est un principe de perfectionnement. Néanmoins la suppression complète de l’initiative, même sous une bonne influence héréditaire, serait un danger. Car rien ne nous garantit que demain, tout à l’heure, cette bonne influence ne se retirera pas de nous, cédant la place à une mauvaise. Le penchant héréditaire, exagérément cultivé, fait que l’ascendant nocif trouve son lit tout préparé en nous par le départ de l’ascendant bienfaisant. Le pli de la passivité congénitale est à éviter.

En outre, il est un risque redoutable, sur lequel l’attention est attirée depuis plusieurs années déjà. La domination héréditaire féminine, tombant chez le mâle et acceptée par lui, ou inversement, amènera ce trouble profond de l’instinct génésique pour lequel j’ai proposé le terme d’aliénation morale. La description de cet immense malaise se trouve dans tous les ouvrages spéciaux. La cause ne sau-