Page:Léon Frapié - La maternelle, 1904.djvu/158

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Faut-il noter aussi que, dans ma promenade, j’ai rencontré M. Libois, accompagné d’une dame élégante et jolie.

Elle a dû poser des questions et entendre des réponses bien risibles !

Je n’étais pas précisément « chic », quoique je ne sorte pas, le dimanche, sans voilette, ni sans gants. Il est certain que mon modeste chapeau noir n’avantage pas ma figure de brune.

Soyons juste : M. Libois a bien salué. D’autant mieux que, dans cette rue des Pyrénées, large, et encombrée, il pouvait parfaitement, sans impolitesse, se dispenser de me reconnaître.

Il a probablement voulu faire le généreux, l’homme libéral, avec son geste « de haute considération ».

Et justement, moi, je ne pouvais pas encaisser son salut comme une générosité, en y répondant par un petit hochement de tête et un sourire de connaissance : « Bonjour, bonjour !» à la façon de Mme Paulin, par exemple. La compagne de M. Libois. me regardait. Il y a telles circonstances où la comédie de l’humilité n’est pas possible.

Alors, ma foi, j’ai sans doute un peu exagéré la perfection de ce salut au passage qui n’appartient, dit-on, qu’aux femmes du monde initiées à l’art des réceptions en grande cérémonie.

Avant la délectation de « la Mésange », j’inventorie avec réconciliation les deux classes : les pancartes d’animaux et de plantes, les armoires, les